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Comment réaliser une mise en page correcte ?

Que ce soit en Web ou dans le domaine de l’impression, la mise en page est une étape cruciale de la réalisation d’un projet. Le texte et sa façon d’être présenté peut améliorer ou détériorer la qualité de lecture de l’utilisateur. Il existe une multitude de paramètres à prendre en compte lorsque l’on souhaite que son texte soit bien mit en forme. Cependant, après des millénaires d’histoire de l’écriture, il n’existe pas encore de règles sur la mise en page des textes mais plutôt un ensemble de bonnes pratiques.

La Macro typographie

La Macro typographie qu’es que c’est ? C’est l’ensemble des bonnes mœurs les plus visibles, c’est un peu le squelette d’une mise en page. Si elles sont respectées, elles vont permettre une facilité indispensable pour la lecture de l’utilisateur. En trois points !

1. La couleur de paragraphe

La couleur de paragraphe est ce que l’on peut constater lorsqu’on regarde un bloc de texte en plissant les yeux. Si vous regardez un bloc de texte en plissant les yeux, vous remarquerez que ceux-ci ont une sorte de couleur (souvent une nuance de gris). Cette couleur dépend de l’interlignage. C’est-à-dire la distance séparant chacune des lignes du texte. Lors de la lecture, l’œil humain ne lit pas chaque caractère mais effectue une sorte de rebond sur les espaces entre les mots et se fixe parfois pour prendre du repos.

C’est sur ces paramètres de saccades et de fixations que l’interlignage intervient. Si l’interlignage n’est pas assez élevé, les saccades et fixations ne se font plus naturellement et donc demande un effort qui augmente à mesure que l’interlignage diminue. Dans le domaine de l’impression, l’interlignage habituel est de 120% tandis que dans le domaine du web, il varie entre 140% et 180%. Ces pourcentages sont calculés en fonction de la taille de la police de caractère. Les deux images ci-dessous illustrent les différences entre deux couleurs de paragraphe, l’un avec un interlignage correcte et l’autre avec un interlignage incorrecte.

image illustrant les couleurs de paragraphes

2. La combinaison de police

Tout est dans le titre. Comment réaliser une bonne association de police ? Il est très fréquent que sur une page de journal ou d’un site web, on retrouve plusieurs polices. Mais comment faire une bonne association de police ? Il existe plusieurs méthodes pour vérifier si vos polices sont associables ou pas. Mais avant, il faut préciser quelque chose. Le corps du texte ne correspond pas à la vrai taille du caractère. Prenons comme exemple la lettre « x » écrite avec la police Museo Slab 500 corp 200 pt, on constate qu’en réalité le caractère « x » dans cette police fait 120 pt.

image illustrant la hauteur de x

On en arrive à la première méthode d’association de polices, la hauteur de « x ». Cette méthode consiste à comparer les tailles réelles des caractères « x » des deux polices que vous souhaitez associer.

Une seconde méthode d’association de polices consiste cette fois à comparer la chasse du caractère « m ». C’est-à-dire, le dessin de la lettre plus l'espace des deux polices que vous souhaitez associer.

image illustrant la chasse de caractère
image illustrant le contraste de deux caractères de police différentes

Une troisième façon de vérifier si deux polices sont associables, est de vérifier l’épaisseur des traits notamment du caractère « o ». Chez certaines polices le trait est plus épais sur les côtés du « o » que sur le haut et le bas de la lettre. En superposant les deux caractères « o », on peut constater si l’épaisseur du trait est différente. Si la différence est importante, on parle d’un contraste élevé et inversement si la différence est minime, on parle alors de contraste faible.

Une bonne association de police permet à l’œil humain de garder son rythme de saccade et de fixations évoqué dans le point précédent.

3. La hiérarchie

Dans une zone de texte, il est important de hiérarchiser les informations. Il faut établir un rapport entre la taille du texte qui constitue votre contenu et la taille du texte qui constitue vos titres. Le but ici est de focaliser l’attention sur les choses importantes et de permettre à l’utilisateur de garder un bon rythme de lecture. Il faut donc établir un rapport de proportions, deux choix s’offrent à nous. Parlons musique et géométrie.

image illustrant les types de hiérarchies possibles

La Micro typographie

La Micro typographie qu’es ce que c’est ? Ce sont encore des bonnes habitudes à prendre pour bien réaliser la mise en page de vos textes. Si la Macro typographie est le squelette de vos mises en page, la Micro typographie est la chair et les tissus qui donnent leur aspect à vos mise ne page. En cinq points !

1. Les marques de paragraphes

Lorsque votre texte se divise en plusieurs paragraphes, il est important de démarquer ceux-ci les uns des autres. Cela permet de faciliter la lecture ainsi que de différentier les zones d’informations. La marque de paragraphe la plus connue est certainement le retrait d’un em (la longueur du caractère « m » de la police choisie) sur le premier mot du paragraphe. Mais ce n’est qu’une bonne façon de faire parmis tant d’autres. On dénombre actuellement 10 marques de paragraphes considérées comme une bonne décision. Vous pouvez les retrouver ici.

2. Les majuscules accentuées

Il est important de mettre les majuscules accentuées et non de simples majuscules pour la compréhension du lecteur. Si la première lettre est ligaturée, alors toute la ligature est en capital. Vous pouvez retrouver les codes HTML des caractères spéciaux ainsi que des majuscules accentuées ici.

3. Les types de tirets

Il existe trois types de tirets: le tiret court, le tiret moyen ou « en dash » et le tiret long ou « em dash ». Le tiret court est utilisé comme :

  • – trait d’union ;
  • – signe de soustraction ;
  • – pour la césure.

Le tiret moyen est utilisé :

  • – À la place des parenthèses ;
  • – pour exprimer une durée ou une distance (09:40- 13:50 Bruxelles-Namur) ;
  • – pour lister.

Le tiret long est utilisé :

  • – pour la mise en forme des dialogues ;
  • – un changement ou une transition dans une phrase.

4. Les guillemets

L’utilisation des bons guillemets est sans doute ce qui est le plus souvent boycotté lors de la rédaction d’un texte. Depuis l’utf-8, il existe des espaces fines insécables entre le guillemet et le premier caractère. En fonction de la langue, le type de guillemets change. ous retrouvez une liste ici des différents styles et utilisations des guillemets.

5. La ponctuation et les espaces

  • Le point :

    Il n’y pas d’espace avant un point mais un espace après.

  • La virgule :

    Il n’y pas d’espace avant une virgule mais un espace après.

  • Le point-virgule :

    Avant le point-virgule se trouve un espace fine insécable et le point-virgule est suivit d’un espace insécable.

  • Les deux points :

    Avant les deux points se trouve un espace insécable et après un espace simple.

  • Le point d’interrogation et d’exclamation :

    Avant les points d’interrogations et d’exclamations se trouve un espace fine et après un espace simple.